Syndicat national des artistes tatoueurs et oligarchie.
Le SNAT est une des représentations professionnelles du petit monde des tatoueurs français.
Il m’arrive parfois de ne pas être en accord forcément, avec certaines de leurs actions ou revendications.
Je souhaite préciser qu’il paraît nécessaire, qu’il puisse exister plusieurs représentations des professionnels du tatouage, pour ne pas créer de monopole et qu’un tout petit monde décide en fait pour tout le monde.À la création de cette association que l’on connaît plus sous le qualificatif de « syndicat », je m’inquiétais un peu quant aux orientations que pouvait représenter un tel mouvement.
Pouvait-il réellement défendre la profession et surtout la représenter à lui seul ?
À l’époque je n’avais pas pu m’empêcher d’associer une telle volonté avec l’image d’un autre syndicat, celui des camionneurs. C’était un cliché bien sur, mais qui illustrait parfaitement une des craintes que j’avais à sa création, et je n’étais déjà pas le seul.
Le monopole, une seule et même représentation professionnelle, n’est pas, par essence démocratique et reste dangereuse quelle que soit la profession.
Sans tout aborder aujourd’hui, j’aimerais juste lever le voile sur ce qu’a pu être une chasse aux sorcières, instrumentalisée, organisée et incitée par le bureau du SNAT. Les « Scratcheurs ». Mais qu’est ce qu’un « scratcheur » ?
Une personne qui travaille mal, n’a aucune notion de technique de tatouage, ni aucune règle d’hygiène de base, qui tatoue dans des conditions déplorables chez lui ou chez les autres ou quelqu’un qui a fait ses 3 jours obligatoires à l’hygiène, qui travaille certes chez lui mais dans une pièce aménagée et qui comme tous les tatoueurs de l’ancienne génération apprend sur le tas ?
Ou encore sont-ce les deux catégories que l’on met dans cette définition ?
Les « scratcheurs » donc, comme « ils » les appellent, ces tatoueurs qui bossent en appartement sans toujours être déclarés malheureusement, mais qui pour certains font de réels effort, afin de travailler dans les règles d’hygiène obligatoires.
Aussi bien que dans certaine boutique, parfois.
Beaucoup d’ailleurs ont fait le stage à l’hygiène, le seul stage obligatoire si vous souhaitez commencer à pratiquer le tatouage de façon légale, aucune autre chose ne vous est demandé pour vous installer comme tatoueur.
Une présence d’une vingtaine d’heures et l’affaire est dans le sac.
Ce qui m’a interpellé il y a presque trois ans, c’est cet acharnement à diaboliser les « scratcheurs » en question, qui, ne sont pas toujours des incapables, non soucieux des normes et de la réglementation en vigueur.Bien au contraire et j’ai même pu découvrir de véritable pépites, qui justement ne souhaitaient pas exercer en boutique, par choix ou parce qu’ils n’en n’avaient pas les moyens financiers mais qui non seulement travaillent super bien mais le font en respectant les règles d’hygiène imposée par l’ARS.
La méthode de l’époque était aussi simpliste que stupide, il fallait les dénoncer, en encourageant les membres du SNAT à le faire, c’était du moins le discours tenu par le bureau.
Pour nous protéger et protéger nos clients.
On parle quand même de délation.
Pensez vous que l’on puisse réellement protéger une profession, ou « contrôler le marché » de cette façon ? Comment le SNAT aujourd’hui et après plus d’une décennie, parvient à rassembler à peine plus de 1000 membres (pas tous tatoueurs), alors que nous parlons de plusieurs milliers de tatoueurs en France ? Comment un syndicat peut tuer dans l’œuf les professionnels de demain, sous prétexte qu’ils ne travaillent pas en studio ou n’adhèrent pas au SNAT ? (certains « scratcheurs » adhèrent cependant au SNAT). Alors plus tard, une nuance a été mise en avant sur le travail au domicile du tatoueur et celui à domicile, soit chez les clients.
J’aurais aimé que le SNAT puisse se positionner comme « le grand frère bienveillant du tatouage Français » et qu’il puisse, tous, nous défendre.
Bienveillant pour faire entendre aux nouveaux arrivants qu’il y a peut être des choses à éviter d’effectuer, pour ne justement pas faire de « bêtise » et risquer d’attirer les foudres du gouvernement ou des administrations, sur toute une profession.
Il aurait été plus sain d’éduquer ces personnes plutôt que de se les mettre à dos et que de toutes manières ils n’arrêtent pas de travailler « hors cadre ». Cette ancienne génération, si prompte à juger les autres, à dénoncer oublie peut être un peu trop facilement qu’elle comme moi avons tous commencés chez nous, « ou presque tous » en appartement ou à la maison, à une époque ou nous ne portions même pas de gant. À une époque ou j’ai pu voir des anciens, commencer à faire l’effort d’en porter, pour ne plus les quitter tout au long de la journée. Je les ai vu fumer leur clope avec, et chercher leurs billets au fond de leur poche, sans jamais les ôter. Comble du comble, nous serrer la poigne sans même penser faire à mal.
Cette époque n’est pas si lointaine, il y a 25 ans seulement.
Oui, autre temps autre mœurs, pourrions nous dire, mais n’oublions pas d’où nous venons, et de quelle façon on peut nous représenter, aujourd’hui !J’ai découvert qu’il en était de même avec l’organisation de certaine convention, comme pour le Mondial du tatouage à Paris.
En effet en tant que tatoueur français, il faut être membre du SNAT pour pouvoir y participer, sinon un horrible chantage s’exerce.
Impossible d’avoir un stand pour y travailler et représenter son enseigne sans ce précieux sésame. Le but est sans doute de gagner des adhérents, et cela peu importe le niveau de compétence, même si le statut d’artiste (ce qui devrait induire une certaine qualité de travail) est mis en avant par le SNAT.
Je trouve cela dangereux, très dangereux car c’est de cette façon que l’on crée un monopole, un diktat.
Les fameux « scratcheurs » achètent leur matériel aux revendeurs français comme les pros, et sans forcément présenter un numéro de Siret. Où encore tout simplement sur internet et en Europe, puisqu’il y a un libre échange commercial à présent, ils n’ont aucun besoin d’acheter du matériel en Chine.Il ne faut pas une nouvelle fois pointer du doigt, le matériel ou les encres « chinoise », qui pourraient à eux seuls, être l’explication à des allergies ou des problèmes, souvenez-vous de la polémique sur les encres couleurs.
Il ne faut pas se leurrer presque tout le matériel vient d’Asie et nous est redistribué par les revendeurs.
Et là aussi on pourrait parler de monopole, puisque le SNAT une fois encore, plébiscite sur les espaces réservés à la communication de son association, des revendeurs de matériel bien définis.
Seulement deux me direz-vous, oui et bien malheureusement !
Et les autres revendeurs, qui pour certains sont également membres du SNAT, pourquoi n’ont-ils pas le droit à la même publicité ?
Ça va même plus loin, puisque l’on laisse sous entendre qu’ « eux » répondent à la charte du SNAT, ce qui pourrait sous entendre que les autres bien que membres également ne respectent pas cette charte. Un peu comme les conventions, organisées par les copains des copains, dont on fait la promotion sur les espaces réservés aux membres de l’association.Ça fait toujours de la publicité, et puis ça exhibe un peu plus la « toute puissance » du pouvoir en place. Donc pour faire une synthèse, il faut être membre de ce « syndicat » pour ne pas craindre le boycott de son gourou, voilà tout simplement où nous en sommes.
Le président est élu à vie semble t’il.
Il faudrait commencer par des élections en bonne et due forme, et pourquoi pas l’épauler d’un vice Président, même de deux, comme il en était question à une période et qui ont disparus aussi vite qu’ils ont été nommés.
Mais ce n’était là encore, qu’un effet d’annonce.
Vous le savez j’ai dût faire face et répondre aux attaques violentes du SNAT,
et plus particulièrement de son président, M. Cyril Auville, dit Tin-tin le tatoueur, en entamant une action en justice, pour le ramener à la raison.
Il ne peut être question d’avis contradictoire ou de démocratie avec M. Auville.
Encore moins de pluri syndicalisme, à un moment où il ne pouvait plus assumer sa position de représentant, en entamant une lutte unilatérale d’égo.
L’interdiction des encres en couleur pour le tatouage en est l’un des exemples. Le simple fait d’énoncer le souhait, du statut d’artisan, un autre.
Se donner la possibilité d’avoir des apprentis déclarés, avec un véritable statut, pour eux aussi.
Où est le mal ?
D’un coup de baguette magique, notre Tin-tin le tatoueur à son habitude, va nous inventer un CAP du tatouage, le statut d’Artisan obligatoire pour tous, dans des écoles privées et estampillées Chaudesaigues.
Où en plus j’aurais le loisir de vendre mes encres de couleurs pour le tatouage, et du matériel à tatouer.
Pour m’enrichir, bien sur !
Une diabolisation pathétique , là encore et qui démontre un manque chronique d’arguments.
Bon, je sais que vous n’aimez pas lire quand c’est trop long.
Arrêtons là, pour aujourd’hui.
La prochaine fois je vais vous parler du Mondial du tatouage.
Un point commun ?
Oui, M. Auville!