Il y a longtemps, peu après l’annonce de la caisse nationale d’assurance maladie de ne plus rembourser certaines cures, le journal La Dépêche jouait les oiseaux de mauvais augure avec un titre choc : "Chaudes-Aigues, ville morte".
Avec ce titre, La Dépêche a-t-elle vraiment parié sur un destin funeste pour le petit village cantalien ? La réponse est non : les villes thermales de la région participaient seulement à une opération dite "ville morte", avec portes des commerces fermées. La raison d’une mesure aussi drastique, c’est que "la caisse nationale d’assurance maladie CNAMTS a annoncé au gouvernement, afin de faire des économies à la Sécurité Sociale, son intention de ne plus rembourser certaines cures qui n’apportent pas la preuve scientifique de leur efficacité". Or, parmi les secteurs directement concernés figure "la rhumatologie […] traitée à Chaudes-Aigues", pouvait-on lire dans le journal.
"Cette décision touche de plein fouet le thermalisme français", avance l’article, qui rappelle que le secteur représentait alors :
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120 000 emplois au plan national
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10 000 en Auvergne
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une centaine en Caldaguès
Pierre Brousse, qui cumulait au moment des faits la fonction de maire de la commune et celle de directeur de l’établissement thermal, bouillonnait : "Si une telle décision doit passer, ce sera une véritable catastrophe pour Chaudes-Aigues et l’économie locale", augurait-il. "Le thermalisme représente 0,3 % des dépenses de la Sécurité Sociale, soit 500 000 francs par an", énumérait le premier magistrat du village.
"En supprimant les remboursements, on supprime purement le thermalisme et les 2 milliards et demi de francs qu’il génère. Il y a quelques années, une enquête de la CNAM s’est traduite favorablement pour le thermalisme. Aujourd’hui, on nous dit le contraire. C’est incohérent", concluait-il. Des années plus tard, il est doux de se rappeler que Pierre Brousse montait jadis au créneau pour de vrais problèmes de perte économique liés aux thermes – à n’en point douter, le maire aurait été un membre actif de Chaudes-Aigues Village Développement si notre collectif avait existé au moment des faits…
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Photographie de l’article : Les Amis du Caldaguès