Pape de l’art de rue, Ernest Pignon-Ernest s’expose justement dans le Palais des Papes d’Avignon, à moins de 5 minutes du studio Graphicaderme. Une rétrospective enthousiasmante de celui qui, le premier, "révélait l’invisible sur les murs des villes du monde".
La genèse de l’art de rue
Qu’on soit plasticien, qu’on soit poète ou qu’on soit tatoueur, on gagnerait tous à s’inspirer d’Ernest Pignon-Ernest. Né pendant la Seconde Guerre mondiale dans les Alpes-Maritimes, le Français a gravé à jamais son nom dans la foisonnante histoire du street-art – et ce, dès son prologue.
Faire de la rue une œuvre
Car bien avant les grands noms de la discipline – Jean-Michel Basquiat, Keith Haring, JR et Banksy –, c’est lui et nul autre qui a fait de la rue une œuvre, "alors que la plupart des gens du street-art font de la rue une galerie, un lieu d'exposition".
Ernest Pignon-Ernest sur les traces de Joshua Carlton et Thomas Carli Jarlier
Jusqu’en février 2019, le septuagénaire est au cœur d’une colossale exposition-rétrospective au Palais des Papes d’Avignon – ce même Palais des Papes qui, en 2017, accueillait le temps d’un séminaire Joshua Carlton et Thomas Carli Jarlier, deux personnalités qui, elles, ont fait de la peau une œuvre.
La rue et la peau : deux théâtres pour la poésie et la mythologie
Baptisée "Ecce Homo", elle retrace le parcours de l’homme et explique sa démarche artistique, intellectuelle, mais aussi politique depuis plus de six décennies. Pour se faire, elle s’appuie sur près de 400 œuvres : photographies, collages, dessins au fusain pierre et encre noire, documents, etc. Depuis plus de 50 ans , l’art d'Ernest Pignon-Ernest a des résonances à la fois poétiques et mythologiques – des échos que j’ai moi-même longtemps tenté de faire bruire sur épiderme.