La reconnaissance du métier de tatoueur : pourquoi elle nous concerne tous

Tandis que le dimanche 9 mars 2014 s’achevait la dernière édition du Mondial du Tatouage, la rencontre faisait l’impasse sur une question primordiale pour l’avenir du tatouage et qui, comme chacun sait, me tient tout particulièrement à cœur : celle du statut du tatoueur en France.

A-t-elle été éludée pour ne pas faire désordre, pour ne pas bousculer les codes d’une convention de tatouage bien huilée ?

 

Astrologues, agences matrimoniales et tatoueurs dans le même panier

Une manière de la poser, sous les projecteurs des journalistes et le regard d’un public toujours plus nombreux et curieux d’un art dont la démocratisation va croissant, aurait été de demander le point commun entre les activités et services :

  • des astrologues et des spirites
  • des acteurs de la vie sociale (hôtesses, agences matrimoniales…)
  • des sophrologues auprès des particuliers
  • des professionnels des animaux de compagnie (hébergement, soins et dressage)
  • des travailleurs des studios de tatouage et de perçage corporel

Vous séchez ? La réponse tient en quatre chiffres… et une lettre : 9609Z.

 

Qu’est-ce que le code 9609Z ?

Avant qu’on ne m’accuse de parler en rébus, je vous souffle la solution de l’énigme : 9609Z, c’est le code NAF (Nomenclature d'activités française) un peu, pour ne pas dire très fourre-tout dans lequel l’INSEE a rangé les activités citées ci-dessus – tatouage et piercing inclus.

Cette catégorisation totalement aléatoire est la preuve irréfutable et supplémentaire du manque cruel de reconnaissance du métier de tatoueur. C’est pour cela que je milite pour une reconnaissance à part entière de la profession.

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Les tatoueurs sont-ils tous des artistes ? Non !

Un point fait encore débat, expliquant peut-être l’absence de toute discussion sur le sujet au Mondial du Tatouage : si un grand nombre de professionnels s’accordent pour une reconnaissance en bonne et due forme du métier de tatoueur, quel statut donner à la profession ? Certains puristes brandissent haut et forme leur radicalisme : un tatoueur est un artiste, point barre !

Je ne peux qu’exprimer, une nouvelle fois, mon profond désaccord avec un constat autant en décalage avec la réalité !

Tous les tatoueurs, à leurs débuts ou pendant l’ensemble de leur carrière, sont-ils des artistes ? La réponse, que j’apporte sans aucun jugement de valeur, tout au contraire, est bien évidemment non !