La photographie…
Je l’avais abordé un peu par la force des choses, à une époque ou comme beaucoup, je pensais qu’il suffisait d’investir dans un « gros appareil », pour faire des belles photos.
Nous sommes encore à l’argentique à la fin des années 80, et bien plus qu’un investissement certes nécessaire dans un boitier, je prends alors conscience de la lumière.
Une lumière qui demandera à être maitrisée mais surtout mise au service de mes exigences de l’époque, celles de photographier ma production en tatouage.
Quelle frustration de passer plusieurs longues heures sur la réalisation d’un tatouage, pour le voir s’enfuir avec son propriétaire à peine la séance terminée.
Je ne parlerais pas de la déception au développement tant attendu du film, qui détient en cas de photos réussies la mémoire de mes « chefs d’œuvres ».
Je ne préfère pas, non plus m’étaler sur les résultats catastrophiques, que procure les effets du flash frontal, sur un tatouage fraichement réalisé ou plus d’une fois je me suis posé la question de savoir si on ne me jouait pas une farce au développement, tellement je ne retrouvais pas le résultat escompté.
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Essayer de comprendre la vitesse d’obturation, les ouvertures de diaphragme, les différentes sensibilités de films, et les profondeurs de champs, me donnaient le tournis.
Le soir où je me suis amusé à photographier, ce qui occupait mon champ visuel lors d’une séance de tatouage, m’a permis de regarder tous ces accessoires et petit matériel sous un autre angle.
On pourrait aller plus loin bien sûr, et nous pourrions facilement nous retrouver dans un univers beaucoup plus abstrait, qui nous permettrait de découvrir un autre monde, que celui que nous pensions contempler.
N’est ce pas extraordinaire d’observer une même scène, et de ne pas y voir la même chose ?
De changer parfois et simplement notre point de vue, notre propre échelle ou la distance qui nous sépare des situations, des objets mais aussi des personnes.
Il est bien difficile alors d’affirmer les choses, sans prendre en compte notre propre subjectivité et celle des autres.
Bien difficile alors de penser avoir raison.