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Alors que le thermalisme est en pleine crise et entraine dans sa chute les stations thermales comme Chaudes-Aigues, l’Auvergne-Rhône-Alpes rechigne encore à investir dans un nécessaire plan de sauvetage. Un comble pour la Région, récemment éreintée pour ses dépenses sur les réseaux sociaux.
2020, point d’orgue d’une catastrophe
À l’aube de l’année 2020, la situation économique à Chaudes-Aigues était critique. Au printemps de la même année, elle est devenue catastrophique. L’épidémie de coronavirus et de Covid-19 ont porté le coup de grâce à la seule station thermale du Cantal, déjà affaiblie par près d’un an et demi de manque à gagner causé par la fermeture de la partie thermoludique du centre Caleden. Les élections municipales du mois de mars auraient dû apporter des solutions et panser les plaies de la commune ; le scrutin n’aura connu jusqu’à présent que son premier tour, maintenu simultanément au branle-le-bas de combat du Gouvernement pour stopper la propagation du virus.
Le thermoludisme était clôt à Caleden ? Depuis la mi-mars 2020, c’est l’entièreté du centre thermal du village qui a momentanément fermé boutique. « Après les annonces du président de la République […], la Direction Générale de la Santé a notifié aux Agences Régionales de Santé (ARS) une recommandation de fermeture jusqu’à nouvel ordre de l’ensemble des établissements thermaux de France », peut-on lire sur le site officiel de la société. Et de compléter : « À cet effet, nous sommes contraints de suspendre l’ensemble de nos prestations, y compris les cures conventionnées, à partir du lundi 16 mars et pour une période indéterminée à ce jour ».
Les réponses du Gouvernement pour les stations thermales
Face à l’ampleur de la crise, c’est peu dire que l’État a fort à faire. D’abord, parce que la détresse du thermalisme touche les quelques 90 stations du pays, et pas seulement le département du Cantal ; ensuite, parce qu’elle s’inscrit dans un marasme beaucoup plus grand, celui que vit le tourisme depuis le confinement mondial. Rappelons que d’après les chiffres officiels du ministère de l’Économie, la consommation touristique intérieure représente plus de 7 % du PIB français (pays le plus visité au monde).
Face à cette situation dramatique, les acteurs du thermalisme ont interpellé Édouard Philippe pour la mise en place de solutions concrètes et rapides. Comme rapporté sur le site de l’association Chaudes-Aigues Village Développement (CAVD), des réponses ont été concédées par le Premier ministre : maintien de la possibilité de recours à l’activité partielle [même] après la reprise de l’activité, et poursuite de l’ouverture du fonds de solidarité au-delà du mois de mai 2020, avec des conditions élargies. Mais à la fois la date et les conditions de réouverture des stations thermales demeurent parfaitement opaques.
Le rôle des régions face à la crise du tourisme
Dès lors, si l’État peine et tarde à agir face à l’immensité de la tâche qui lui incombe et au nombre de fronts sur lesquels il doit combattre, n’est-ce pas le rôle des collectivités territoriales de soutenir leurs sociétés et, avec elles, les femmes et les hommes qui en dépendent ? C’est l’appel au secours formulé par CAVD.
« Notre seul espoir de préserver Caleden serait que le Conseil régional prenne le relais et que M. Laurent Wauquiez s’investisse et investisse dans le centre thermal et thermoludique », lisait-on quelques jours après l’amorce du déconfinement sur le site du collectif. Un SOS assorti d’un constat déjà dressé avant le début de la crise sanitaire : « Nous savons que d’ici aux échéances des élections du Conseil départemental en 2021, et considérant que le président de Caleden M. Didier Achalme est dorénavant pris à temps plein par la mairie de Massiac, il ne se passera plus rien. Attendre que le nouveau Conseil départemental prenne connaissance du dossier, de ses enjeux et de ses implications nous fera encore perdre de précieuses années ».
Les régions de France ont bien mis en place des aides face à la Covid-19. L’Auvergne-Rhône-Alpes, pour sa part, a même ouvert un « fonds d’urgence Tourisme », dont les modalités sont explicitées sur le site officiel de la région. Mais sur le terrain, force est de constater que cela ne suffit pas. Pire encore : une partie du budget de cette même région serait dilapidée en publicité, comme le pointe du doigt le journal Libération.
La région Auvergne-Rhône-Alpes critiquée pour ses dépenses en communication
Dans un article intitulé La région de Laurent Wauquiez dépense sans compter sur Facebook et publié le 15 mai 2020, le quotidien écorche le président de l’Auvergne-Rhône-Alpes pour le budget démesuré dédié à la communication sur Facebook. « La région Auvergne-Rhône-Alpes a dépensé plus de 90 000 euros en publicité sur le réseau social durant le confinement », dénonce Laurent Joffrin. Pour l’entourage de l’ancien président des Républicains, l’objectif était « d’informer du mieux possible les personnes concernées – et plus particulièrement les chefs d’entreprise – sur les dispositifs d’aides mis en place par la région ». Pour ses détracteurs, c’est « puéril que la région consacre autant d’argent à sa com en ce moment ». Jean-François Debat, président du groupe PS à la région, juge que c’est « de l’argent gaspillé » ou encore « contre-productif ».
À l’heure où le déconfinement a été amorcé mais que de nombreux établissements publics comme les centres thermaux peinent à entrevoir le bout du tunnel, paralysés par le spectre d’une deuxième vague, la région Auvergne-Rhône-Alpes doit faire le maximum pour secourir les 13 départements et collectivités territoriales qui la constituent. Aujourd’hui, c’est à craindre que la détermination et l’optimisme de ses habitants ne suffisent plus.