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Sous mon réverbère, loin de la place publique, il éclairera, je l’espère, d’une façon plus romantique, les soirs de retrouvailles, tous nos amis et convives, échappés de la folie urbaine. Il trônait à Paris, avec fière allure, dominant du haut de ses presque cinq mètres, un quartier familier qu’est celui de La Bastille.
Témoin du passé, parfois mouvementé mais aussi rempli d’espoir, il avait sa place toute trouvée chez nous. Et tout géant de fonte qu’il est, rien ne laissait supposer qu’il finisse ses jours dans le Cantal. Il y est pourtant bien arrivé et restera là, solidement campé sur son socle, avec un poids affiché de presque 500 kilos.
Il pourrait, à lui seul, faire le lien et nous conter cette histoire extraordinaire des porteurs d’eaux, des vendeurs de charbons – ces « Charbougnats » – qui, finalement, en définissant les Auvergnats de Paris, laisseront entendre que nous parlons des bougnats. Ils représenteront alors la plus importante communauté immigrée de Paris. Au 20ème siècle, le nombre d’Auvergnats installés dans la capitale grandit, et ils sont 500 000 en 1963. Les Bougnats ont même leur propre journal, L’Auvergnat de Paris, crée en 1882.
Je suis admiratif du travail fourni et de cette volonté acharnée à vouloir réussir, pour s’extraire d’une condition sociale très difficile à l’origine, pour ne pas dire catastrophique. Fasciné, admiratif également, pour certains des parcours incroyables et des réussites professionnelles obtenues. On retrouve des valeurs et des qualités que nous attribuons aux plus grands pionniers. Ils ont réussi à nous montrer la voie en rendant possible nos rêves les plus fous, mais aussi en implantant un véritable réseau.
Si la capitale a été une destination pour beaucoup, Paris est pour moi une période qui m’évoque la Belle Époque. Une période qui profitera également à Chaudes-Aigues, avec cette ressource non moins extraordinaire qu’est celle de ses eaux chaudes, ses bains, ses cures, son centre thermal. Une période, et des hommes qui auront le mérite de magnifier un quotidien, comme en témoignent encore l’architecture, l’œuvre des artistes et illustrateurs, ou les réalisations des artisans d’art.
Oui, toute une période qu’il me plaît de mettre en scène, d’organiser, d’agencer et d’actualiser. Et si, au lieu de départ dans le passé, nous parlions à présent de retour ?