Cet été, la ville cantalienne de Murat organisait la 6ème édition de son festival des métiers d’art. Une ode à la belle famille de l’artisanat d’art, à laquelle l’association Tatouage & Partage tente de rattacher le métier de tatoueur pour, enfin, bénéficier d’un statut qui continue à faire défaut.
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Des professionnels au savoir-faire ancestral
Du 17 au 19 aout 2019, près de 40 professionnels au savoir-faire ancestral se sont réunis à Murat, ville d’environ 1 900 habitants située à une quarantaine de kilomètres au nord de Chaudes-Aigues. "Un rendez-vous devenu au fil des éditions un véritable événement qui attire de nombreux visiteurs", écrivait le journal La Montagne. En 2018, 4 000 curieuses et curieux avaient fait le déplacement.
Cette année se sont croisés pêle-mêle brodeuse, porcelainier, tailleur d’ardoise, tourneur sur bois, maroquinier, fileuse de laine, tisserande, sculpteuse de verre, émailleur sur lave, bijoutier, peintre, coutelier et autre céramiste, mués par un objectif commun : exposer leurs créations uniques et répondre aux visiteurs "toujours ébahis par leur savoir-faire ancestral".
Qu’est-ce que l’artisanat "d’art" ?
L’artisanat dit "d’art" est une discipline particulière de l’artisanat. Il concerne les professions comprises dans la liste des 281 métiers de l’artisanat d’art, répertoriés par l’Institut National des Métiers d’Art (INMA) : charpentier, diamantaire, coutelier, etc. C’est à cette belle et séculaire liste que Tatouage & Partage, association de tatoueurs et pour les tatoueurs que j’ai l’honneur de présider, essaye d’intégrer le métier de tatoueur.
Si le festival des métiers d’art organisé par Murat ne laisse pas indifférente l’association, c’est parce que Tatouage & Partage avait obtenu des avancées quant à la création d’un cursus gratuit au sein d’un lycée professionnel de cette même commune. Ce projet s’inscrivait dans le cadre d’un CQP, initiales de Certificat de Qualification Professionnelle ; fondé sur un référentiel d’activités, le CQP atteste de la maitrise de compétences liées à un métier.
Des progrès dans la transmission du savoir – mais quid du statut du tatoueur ?
Mais en dépit de ces progrès, une question restait en suspens : celle du statut du tatoueur. Tatouage & Partage milite pour l’obtention d’un statut d’artisan pour tous les tatoueurs, et d’un statut d’artisan d’art pour la minorité de tatoueurs proposant une production unique de l’esprit – autrement dit ceux pouvant répondre à la définition d’ « artiste ». Avec le statut d’artisan simple, notre association pense aussi aux tatoueurs, majoritaires, qui vont effectuer une simple prestation de service en répondant à la demande d’un client. Ce statut d’artisan n’empêche pas d’être inscrit à la Maison des Artistes pour des œuvres originales et uniques. Une TVA différente s’appliquerait pour le statut d’artisan d’art et pour le statut d’artisan simple, comme le souhaite une grande partie de la profession.
Chez Tatouage & Partage, nous avons l’intime conviction que la création d’un véritable statut n’est plus qu’une question de temps. Avec, qui sait, l’espoir de voir prochainement un tatoueur s’exposer aux côtés des porcelainiers et maroquiniers du festival du Murat ?