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Ce qui bloque la vente du Château du Couffour, site emblématique de la ville de Chaudes-Aigues accueillant le restaurant du chef étoilé Serge Vieira ? Au mois de septembre 2018, le reporter Christophe Vergnes tentait de l’expliquer pour La Dépêche d’Auvergne. Morceaux choisis.
C’est l’un des dossiers les plus sensibles avec lesquels doit composer le village de Chaudes-Aigues – pour ne pas dire "épineux", comme l’écrit Christophe Vergnes. "Depuis des années", résume le reporter, "le chef étoile Serge Vieira, qui exploite le Château du Couffour, et la commune de Chaudes-Aigues, propriétaire de la bâtisse, sont en contentieux". Le cœur du problème ? "Des malfaçons dans les travaux réalisés avant l’ouverture en 2009".
Depuis, la situation a eu tout loisir de s’envenimer. "La mairie s’est retournée contre les artisans, mais la situation est bloquée tant que la Justice n’a pas tranché". Une difficulté parmi d’autres pour l’élu à la tête du village : "Ce n’est pas le seul problème auquel est confronté le maire, René Molines", rapporte La Dépêche d’Auvergne.
L’actuel maire de Chaudes-Aigues se dit "tout à fait favorable" à la vente du Couffour. Sa prise de position, il l’explique en ces termes : "Le Couffour a coûté très cher, les subventions ont représenté 40 % pour la construction du restaurant. La commune de Chaudes-Aigues a beaucoup emprunté. C’est une charge importante et le Conseil municipal est obligé de prélever sur le budget général pour équilibrer le budget annexe de l’hôtellerie du Couffour".
Autre rapprochement entre les deux partis : les conditions d’acquisition par la commune. M. Molines a déjà assuré qu’il n’y aurait "pas de blocage" sur ce point, confie Christophe Vergnes, "une partie de la propriété ayant été léguée à la ville de Chaudes-Aigues, qui avait dû acheter l’autre". Le maire l’affirme : "Il n’y a pas de clause d’inaliénabilité".
Quant aux travaux de l’hôtellerie, l’article rappelle que "des subventions ont été versées à la commune par l’État, la Région et le Département, qui auraient pu réclamer un remboursement en cas de vente". Mais pour le maire de Chaudes-Aigues, le problème est réglé. "J’ai eu la garantie que ces subventions nous étaient acquises", clame-t-il.
Reste l’écueil principal : les malfaçons constatées lors des importants travaux de transformation du Château du Couffour pour en faire un restaurant, avant son ouverture en 2009. Des défauts majeurs qui ont poussé Serge Vieira à recourir à la Justice. "L’expertise judiciaire [mandatée en 2014] a conclu à la mise en cause d’entreprises", lit-on dans La Dépêche d’Auvergne. "Une procédure est en cours. En 2017, nous avions proposé un règlement amiable, mais les entreprises incriminées ont refusé de répondre. C’est donc maintenant une phase judiciaire".
Ces malfaçons exercent un impact considérable dans les propositions de rachat du château. "Le prix que propose Monsieur Vieira ne permettrait pas de rembourser les emprunts", déplore René Molines. "Les indemnités seraient très importantes".
"J’avais déjà l’intention de lui céder [à Serge Vieira]", confie le maire de Chaudes-Aigues au journal régional. Avant de tempérer : "C’est un boulet, mais je ne peux pas le céder dans n’importe quelles conditions". Pour Christophe Vergnes, le village de Chaudes-Aigues "a hérité d’un casse-tête" avec le dossier du Couffour – un casse-tête à moyen, voire long terme, de l’aveu-même de René Molines. Sondé sur la vente du château, il tranche : "Ce ne sera pas au cours de cette mandature, mais peut-être au cours de 2020".
La lumière braquée par La Dépêche d’Auvergne sur la vente du château pose question. Serge Vieira pourra-t-il attendre jusqu’en 2020 pour faire avancer ses projets, sans que cette attente nuise à la nouvelle dynamique du village ? Et surtout, les habitants de Chaudes-Aigues n’ont-ils pas leur mot à dire dans un débat qui concerne de manière aussi frontale leur village et ses finances ?