Le journal L’Auvergnat de Paris s’est intéressé à Chaudes-Aigues. Pour lui, la petite cité cantalienne "n’a plus l’image d’un village de cure" et "la reconversion de l’activité vers la remise en forme, puis l’arrivée de Serge Vieira et du Festival du Tatouage ont donné un nouvel élan touristique au village, qui commence à croire en son avenir".
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L’Auvergnat de Paris, la bible des bougnats
Pour tous les bougnats – appellation donnée aux Auvergnats de Paris, les immigrants montés massivement vers la capitale depuis l’Auvergne à partir de 1850 pour fuir la crise agricole –, l’hebdomadaire L’Auvergnat de Paris est une institution. Créé le 14 juillet 1882, il est diffusé sur la Ville-Lumière et dans toute l’Ile-de-France. Sa devise, dont la formulation a changé depuis mais dont l’esprit reste intact : "Du Massif central et fier de l’être" !
C’est ce journal qui, au mois de juillet 2018, s’est penché en détails sur le village de Chaudes-Aigues. Dans un article baptisé La mutation de l’offre porte ses fruits, Jean-Michel Déhais explore la petite commune cantalienne et extirpe quelques-unes des caractéristiques qui font sa moelle.
Les premières lignes de son portrait peignent un tableau aux parfums pessimistes. "Le temps où les curistes se pressaient dans le village cantalien pour bénéficier des vertus thérapeutiques de ses eaux chaudes appartient à l’Histoire", assène le journaliste, avant de tempérer : "Ils n’ont pas totalement déserté les thermes, mai sont moins nombreux". Mais pour Jean-Michel Déhais, le cas Chaudes-Aigues est celui d’une mutation bien plus que d’une extinction : "En revanche, la remise en forme proposée depuis quelques années, avec l’appui du conseil départemental, par Caleden, un complexe thermal et thermoludique, rencontre un succès croissant". Pour l’hebdomadaire, "Chaudes-Aigues a appris, au fil des années, à attirer des touristes plutôt que des curistes".
Les forces motrices du renouveau à Chaudes-Aigues : la gastronomie…
L’article de L’Auvergnat de Paris liste les moteurs de cette transformation salutaire. Parmi eux figure en bonne place Serge Vieira, le "Bocuse d’or 2005 [qui] a vite rapporté deux étoiles Michelin à son restaurant" et qui, manifestation parmi d’autres des ambitions du village, "ne désespère pas un jour d’obtenir un troisième macaron". D’ici là, le cordon bleu a largement de quoi s’occuper, puisqu’il vient d’ouvrir un nouvel établissement en plein centre de Chaudes-Aigues, plus accessible côté table et mieux fourni côté chambres.
… et le tattoo
Le panorama dressé par L’Auvergnat de Paris rend aussi hommage à un village "marqué par le tatouage". "D’édition en édition, les Caldaguès avaient pris goût à cette manifestation", écrit Jean-Michel Déhais pour parler du Festival du Tatouage de Chaudes-Aigues et du premier été sans Cantal Ink. Mais comme le rappelle le journaliste, "l’organisateur, Stéphane Chaudesaigues, qui a renoncé cette année, n’aurait peut-être pas dit son dernier mot".
Des mots qui stimulent et qui poussent à se dépasser
Les mots choisis à mon égard par Jean-Michel Déhais sont un encouragement à poursuivre les efforts que j’ai entrepris aux côtés de mon épouse Cécile et de celles et ceux qui nous ont soutenus, pour exploiter tout le riche potentiel de Chaudes-Aigues. "Il est devenu un des acteurs majeurs du village", juge le journaliste. "Il a pris possession d’une prestigieuse maison, celle du Dr Pierre Raynal, ancien député maire. Surtout, il détient à Chaudes-Aigues un des salons de tatouage à l’enseigne Graphicaderme, qu’il est actuellement en train de franchiser en France. Enfin, le célèbre tatoueur est en train de créer un restaurant dans le centre du village".
À Chaudes-Aigues, une mutation qui donne des ailes
Si L’Auvergnat de Paris consacre une place de choix à la gastronomie et au tatouage dans Chaudes-Aigues, il n’en oublie pas moins un nouvel acteur qui, lui aussi, apparaît comme l’un des nouveaux muscles du développement caldaguès : le loisir sportif. La discipline semble déjà s’être trouvé un leader officieux en la personne de Berthou qui, dans le village, a inauguré le 7 juillet 2018 un nouveau parcours d’accrobranche pour distraire les vacanciers. Alors, elle est pas belle cette mutation de notre beau village ?
Photographies : Jérôme Mauraisin